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La plus grande compétence que j'ai apprise

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Je me disais récemment que la plus grand compétence que j'ai pu apprendre dans ma vie, c'est la capacité à dire « je ne sais pas ».

Ce n'est pas facile d'avouer que l'on ne sait pas quelque chose lorsqu'on est interrogé. On est interrogé car, probablement, nous devrions savoir. Et le cursus scolaire nous a ancré profondément que si nous ne savions pas, alors que nous aurions dû savoir, le résultat est une mauvaise note, une punition, être affiché au sein de la classe.

Ce modèle scolaire, on le retrouve dans la société. L'un influant sur l'autre et inversement. Puis dans le monde du travail. Dans la logique animale de fuite ou d'attaque, on se retrouve facilement à esquiver d'une approximation, ou d'une réponse inventée sur le moment, à l'instinct ; ou bien à répondre par de l'énervement.

Ainsi, dire « je ne sais pas » n'est pas une évidence. Je ne sais plus exactement qui, dans mon parcours professionnel, m'a dit en premier : « tu as le droit de dire que tu ne sais pas, et si tu ne le sais pas, je préfère le savoir ». J'ai pratiqué et je me suis aperçu que les réponses sont globalement positives quand on avoue ne pas savoir.

Bien entendu, « ne pas savoir » n'est pas comme « ne rien savoir ». On peut indiquer que l'on ne sait pas lorsque, de manière usuelle sur les sujets pour lesquels on est considéré comme compétent, on peut répondre. Ou bien lorsque l'on indique que l'on ne sait pas car ce n'est pas notre domaine.

Si on ne peut jamais répondre, au bout d'un moment, personne ne viendra plus nous poser de questions.

À l'inverse, être clair sur ce que l'on sait, ce que l'on ne sait pas, ainsi que la limite de notre compétence, permet de gagner en crédibilité. Nous serons majoritairement posées des questions auxquelles nous pourrons répondre.

Si on ne sait pas, et qu'on aurait dû savoir, on peut toujours compléter par une promesse d'action pour aller chercher l'information, si c'est de notre ressort. Ou de montrer son intérêt pour la réponse, si cela ne l'est pas.

Cette capacité à dire « je ne sais pas » s'accompagne chez moi d'une extrême méfiance envers les personnes qui savent tout. Qui ont toujours une réponse sur de nombreux sujets. Qui ne doutent pas. Un peut comme les langages de modèles actuels, qui peuvent répondre n'importe quoi à une question, mais toujours avec le plus grand des aplombs.

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