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Texte ou vidéo ?

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Lorsqu'il s'agit d'expliquer des choses, de laisser des traces, pour soi ou surtout les autres, la question du support se pose. À l'inverse, il n'est pas rare, sur des réseaux de discussions, de voir du râlage parce que l'information recherchée semble être perdue au fin fond d'une vidéo de 20 minutes meublées pour des questions de visibilité, d'entretient de spectateurs, ou de règles tacites de la plateforme de diffusion.

Et à cet agacement face à la sur-représentation d'explications en vidéo, j'ai tendance à répondre par un hochement de tête, ressentant la même chose.

Mais à y réfléchir au-delà de la réponse instinctive, et en repassant dans ma tête les vidéos et articles qui m'ont été d'une grande aide, je dois assouplir ce jugement.

Un texte, c'est parfait pour être parcouru rapidement, se rendre au bon endroit à coup de recherche de texte, pour avoir en ligne des liens qui amènent vers d'autres articles, ou à des références bien utiles.

On est à la merci du style écrit de l'auteur et de sa capacité à structurer l'article, de bien présenter le contexte et le problème qui est résolu. On peut cependant facilement en copier/coller un extrait, l'annoter et le retrouver.

Cependant, ce qui est écrit dans un article est essentiellement ce qui a voulu être écrit. Il y manque tout ce qui, selon l'auteur ou l'autrice, n'est pas important car du savoir faire, du contexte globale, du hasard ou tout simplement des choses qui ne sont pas jugées importantes.

Mais pour celui ou celle qui regarde, ce contexte, ce détail, est peut-être exactement l'information cherchée. Absolument tout ce qui est théorique est compris, mais il manque ce que justement personne n'écrit.

Prenons deux exemples : lors de l'utilisation d'un logiciel, impossible d'effectuer une action particulière. Les articles indiquent bien les opérations à effectuer, mais devant notre écran, il y a un problème : en répétant les actions, on n'a pas les mêmes résultats.

En version vidéo, il est alors immédiat de voir que, par exemple, on n'est pas sur la même version de ce logiciel, mais que les articles ne mentionnaient pas la version. Ou bien qu'il faut au préalable avoir ouvert un panneau particulier, ou bien chargé un plugin que tout le monde charge par défaut... et donc que personne n'indique.

De même, pour l'utilisation d'un logiciel, mais pour peu que la vidéo ne soit pas trop éditée, il est possible de comprendre les indications envoyées par le logiciel en réponse aux actions, ainsi que les temps de réponse nécessaire.

Le second exemple est du domaine du bâtiment. J'avais il y a quelques années à monter de l'isolation derrière des plaques de plâtres. J'avais commencé par lire des articles écrits pour comprendre les termes, les outils, les choses à savoir, les erreurs à ne pas faire. Je ne me sentais pas prêt cependant.

Et puis j'ai trouvé une vidéo d'un artisan montant ses cloisons, tout en faisant quelques commentaires. Cette vidéo était extrêmement plus riche que tout ce que j'avais pu lire, car je pouvais voir tout ce qu'il ne disait pas, tout ce que personne ne disait, en terme de mouvement, de posture, de placement des outils, les petits gestes du savoir faire qui peuvent sembler évidents mais qui n'étaient jamais expliqués par écrit.

Et je me souviens de ce commentaires que l'on m'avait envoyé d'un réseau social, disant qu'on ne remerciera jamais assez tous les vidéo-amateurs qui filment du bout de leur téléphone la manière de résoudre un problème, ou d'opérer un appareil, dans une vidéo non montée, postée telle quelle, et qui est exactement ce que l'on cherchait.

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