Mokona Guu Center

Individualisme et DRM

Publié le

La protection dans le monde informatique a toujours été d'actualité. La guerre entre les mesures de protection et ceux qui les font sauter est une course qui fait partie de l'Histoire du logiciel depuis toujours. Aujourd'hui, alors que le logiciel se transforme en services et que le contenu numérique s'est démocratisé, la question de la gestion de ses droits est plus présente que jamais.

Mais à ce sujet là, c'est-à-dire en écartant les solutions simples qui consistent à ne pas gérer les droits et laisser faire en confiance (la solution qui a ma préférence), nous sommes en transitions entre deux mondes.

Le monde d'avant voyait une personne par foyer avec un ordinateur. Et peu de foyers avec une ordinateur tout court. Il y avait alors association entre l'utilisation d'un contenu numérique et un foyer à travers une personne.

Le monde de maintenant est peuplé de terminaux permettant la création mais surtout l'accès à du contenu numérique. Chaque foyer a plusieurs terminaux et une personne peut même avoir plusieurs terminaux.

Cependant, le modèle des DRMs est toujours axé sur le premier monde. C'est-à-dire que la gestion des droits est entre un fournisseur et une seule personne.

Spotify, Deezer, Steam, iTunes, Google Play, Kobo, Kindle,... tous ses services associent l'achat d'un droit à une seule personne. Dans un foyer actuel, cela n'a pas vraiment de sens, à moins de forcer un individualisme qui correspond assez peu à un mode de vie familiale ou bien n'avoir en tête qu'un modèle où les gens qui vivent ensemble ne partagent rien.

Forcément, des parades naturelles existent et un compte familial sera créé pour les fournisseurs de contenu. Cependant, les offres de ses fournisseurs qui utilisent les données de tracking pour s'ajuster aux goûts de l'utilisateur n'ont plus aucun sens.

Ainsi, si j'écoutais un titre sur un Spotify commun, je nuirais à l'expérience des autres membres de ma famille. Et lorsque j'achète un livre avec DRM, je dois prêter ma liseuse si je veux pouvoir partager le livre. Ce qui est assez contraire à l'utilisation de ces terminaux qui sont vus et utilisés comme des objets personnels.

Ainsi, les DRMs tels qu'ils sont actuellement vivent dans un monde individualiste où le partage même familial est quelque chose qui n'a pas de sens.

Pour moi, ce sont donc les DRMs tels qu'ils sont actuellement utilisés qui n'ont pas de sens.