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La V150 sur la Seine

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Cette semaine, la V150, la rame TGV ayant atteint 574,8 km/h sur les rails de la ligne à grande vitesse Est flotte sur la Seine, entre le Trocadéro et la Tour Eiffel. Allons voir ça de plus près.

Visible depuis le Pont d'Iéna, posée sur son support spécialement apprêté pour l'occasion, flotte la V150. De l'autre côté du quai, la ligne C du RER, un pont plus loin, la ligne 6 du métro passe en aérien. Il pleut et les marches sont glissantes pour atteindre le quai, mais la luminosité est bonne.

La voilà donc, cette fameuse V150. Ou plutôt deux des cinq éléments format la V150 ; ne se trouvent ici qu'une des motrices et une des voitures. Devant, une file d'attente pour faire un petit tour dans la cabine du record. Malheureusement pour moi, il est 18h34 et les dernières admissions dans la fille d'attente se font à 18h30. Dommage.

Heureusement, il y a à côté une tente avec une mini-exposition. À l'intérieur se trouve entre autre une cabine factice (une évocation de cabine diront nous) avec, en boucle, la projection des images du record, vue cabine, panto, essieu et arrière, en cycle, de la montée en vitesse et du record. Les images sont tailles « réelles », c'est-à-dire comme si on n'y était, et le son fait trembler la cabine dans les plus hautes vitesse. La sensation est bien meilleur qu'en petite vidéo chez soi.

Une maquette complète de la rame, en écorché, montre les différents éléments du train. Des vidéos montrent des reportages sur différentes phases : la construction des éléments de la rame et leur assemblage, le design intérieur spécial, quelques messieurs en costume cravate s'auto-congratulant,... Gageons que l'ont retrouvera ça un jour où l'autre en DVD, tout comme il existe des films sur les records de 1954 et 1955, et probablement des autres, mais que je n'ai pas vu.

Il est temps de ressortir. Au passage, un fanion et une casquette estampillé « Record du Monde 2007 » surmonté du logo de la SNCF.

Et bien entendu, de prendre quelques photos.

Photo de la rame V150 le long de la Seine

« Mais pourquoi aller si vite ? », me demandait quelqu'un peu après le record, en ajoutant : « ça ne sert à rien, ça n'est pas une vitesse commerciale ! ».

C'est vrai, le TGV Est sera limité à la vitesse de 320 km/h en vitesse commerciale. Une réponse simple est que si ça fonctionne dans des conditions maîtrisées à plus de 540km/h (V150, le nom de la rame, est en référence aux 150 m/s, soit 540 km/h, qui était le minimum souhaité), alors cela fonctionnera avec une belle marge de sécurité à 320 km/h.

Bien sûr, la rame V150 était un peu améliorée par rapport à ses sœurs. Deux fois plus de puissance, des roues d'un rayon plus grand, une aérodynamique légèrement modifiée, cinq éléments seulement, des caténaires plus tendues, des courbes légèrement relevées. Le record ne s'est pas fait sans une énorme préparation.

De même, le jour du record était le point culminant et la démonstration publique d'un travail commencé bien avant et qui continuera bien après. Avant pour toute la préparation, mais aussi pour les nombreux autres essais fait les semaines précédentes. Après pour l'analyse et l'exploitation de toutes les données récupérées pendant ces essais.

Car au delà de l'exploit, la rame V150 est tout d'abord un laboratoire roulant, bardé de capteurs et embarquant principalement des gens qui étaient là pour travailler.

Et pour finir, rappelons que le record de 1955 du train traîné par la CC7107 était de 331 km/h, une vitesse commerciale inimaginable à l'époque où roulaient encore les machines à vapeur.

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