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DADVSI, tout ça pour ça.

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Hier matin, j'allume la radio et un présentateur me dit (ainsi qu'à d'autres) que certaines plateformes de vente en ligne de musique vont se passer des DRMs sur une partie de leur catalogue. Et pas des moindres en plus. Suit une explication sur les difficultés que peut éprouver quelqu'un pour tout d'abord télécharger sa musique DRMisée sur ces plateformes et ensuite sur les autres difficultés qu'il a à écouter cette musique achetée.

DADVSI était donc un combat d'arrière garde (Archive) nous dit Alexandre d'econoclaste.org. Je suis d'accord, mais je ne vois pas les gesticulations autour de cette loi de la même manière.

En effet, beaucoup des anti-DRMs (ceux qui ne cherchent pas le « tout gratuit », mais qui cherchent à adapter la technologie au service demandé) étaient déjà de cet avis, montrant que discuter de cette loi en urgence alors que la directive européenne était dépassée était ridicule. Ces mêmes anti-DRMs qui montraient que les DRMs étaient contre-productifs, qu'ils empêchaient le public d'écouter leur musique sereinement.

L'industrie musicale n'a toujours pas réussi à rattraper le retard qu'elle a pris en dénigrant les formats numériques au début de l'apparition de ceux-ci. Une partie d'entre elle, après avoir essayé les méthodes classiques de protection (on vérrouille !) s'aperçoit que ça ne fonctionne pas.

Malheureusement, une autre partie de cette même industrie campe sur ses positions et affirme toujours que si les plateformes ne vendent pas (ce qui est déjà parfaitement contradictoire avec les chiffres qui montrent un décollage de cette façon de vendre) c'est qu'elles sont en concurrence avec des moyens illégaux qui ont, pour eux, le seul avantage d'être gratuits.

Or, ce n'est pas entre le gratuit illégal et le payant légal que le public choisi, mais entre le facile illégal et le difficile (voir impossible) légal. 1

Les DRMs rebutent car il est difficile d'acheter (la plateforme peut forcer un certain navigateur, une version particulière de système d'exploitation, de passer par plusieurs pages d'enregistrement, d'attendre une confirmation,...) et il est difficile d'écouter (les DRMs peuvent imposer certains types de baladeurs numérique, voire une marque précise, ils peuvent limiter la copie ou le nombre d'écoutes,...).

Internet offre la possibilité de la simplicité, et tous les organismes (ce n'est pas limité aux plateformes musicales) qui n'arrivent pas à intégrer cette facilité se font rejeter en faveur de plus faciles.

Hors Internet, EMI annonce que ses CDs n'auront plus de dispositif anti-copie. Bravo ! Vivement que les autres comprennent à leur tour que les dispositifs anti-copie nuisent plus à l'acheteur honnête qu'au copieur malhonnête. Dommage, il semblerait que EMI ait pris la décision plutôt suite aux mésaventures du rootkit sur les CDs Sony que pour faciliter la vie à ses clients.


  1. Je parle bien entendu des plateformes payantes, on peut aussi choisir d'écouter de la musique facile, légale et gratuite, mais ça n'est pas le sujet ici. 

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