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Concert de Akino Arai du 26 mars 2006

Publié le

C'est devant le théâtre Louis Jouvet, dans un petit coin que je ne connaissais pas à côté de l'Opéra Garnier que nous prenons notre place dans la file d'attente. D'après les billets, les portes s'ouvrent à 16h. Il est 16h et la file est déjà bien longue. Les trois quarts des spectateurs sont déjà là. Il fait beau et heureusement, car nous attendrons jusqu'à 17h10 pour entrer suite à un petit retard de planning que l'on est venu nous expliquer dans la queue. Bravo pour cette initiative ! Au passage, on apprend que l'ouverture des portes était initialement prévue à 16h30 et non 16h.

L'entrée se fait dans le calme, l'organisation est au top. Nous voilà installés en corbeille, quasi en face de la scène. Parfait.

C'est un tout petit théâtre, tout doré, très joli. La scène, déjà petite, est rétrécie par les murs du décors. La scène est encombrée par des synthés, trois guitares, deux Mac portables, etc. On imagine déjà plusieurs choses :

  • ça va être électronique, mais pas que. On s'en doute déjà.
  • la chanteuse ne va pas beaucoup bouger, je ne vois même pas où elle va mettre les pieds. Mais ça aussi, on se doutait que l'artiste n'était pas du genre à sautiller partout.

Un roadie fait quelques mises au point sur la scène.

Quelques mises en garde (on ne fume pas, on ne prend pas de photos) et le spectacle commence. Trois musiciens s'installent dans le silence. Un à droite (enfin, côté jardin, on est au théâtre) prend une guitare, un au fond prend une guitare aussi mais s'installe derrière un synthé surmonté d'un Mac et celui de gauche (côté cours donc) s'installe derrière une console qui contient visiblement un ou deux synthé, un ou des samplers, un Mac et j'en passe, je n'ai pas détaillé.

Au dessus d'eux, une vidéo démarre avec inscrit « Akino Arai European Live Tour » suivi du nom des artistes. Le public est intimidé, heureusement, quelqu'un fait la claque et tout le monde suit.

La vidéo continue, avec des montages numériques des dessins enfantins. Akino Arai arrive sur scène et le public n'a plus besoin de claque pour applaudir.

Je ne connais pas bien l'artiste. Je la connais à travers ce qu'elle a chanté pour des dessins animés, mais pas au travers de ses albums. Je découvre donc avec les premières notes un bout de son univers musical.

Ca commence comme de l'électro douce. Un peu trop douce peut-être. La chanteuse a l'air très intimidée, le son est bon mais pas très ample, le public et les musiciens se cherchent. Ca a beau être à dominance de musique électronique semi-programmée, c'est du live et ça se sent rien que dans cette recherche.

Après le premier titre et des applaudissements de bienvenue, Akino Arai lit un petit texte dans un très bon français et nous repartons pour des titres electro, electro-pop. Déjà, le guitariste de droite s'investi un peu plus. Ce qu'il sort est très inspiré de la recherche des années 70, j'entends des sons qui viennent de Yes ou de Pink Floyd il y a longtemps. Intéressant.

Était-ce voulu ? Est-ce la magie d'un concert ? Les titres progressent et la chanteuse prend de l'assurance. Elle ose quelques phrases en japonais ou en anglais, le public réagit, elle semble plus à l'aise, les musiciens aussi et l'ambiance s'en ressent.

Au passage, un petit titre de Please Save My Earth (merci Hikaru, je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce titre que je connaissais) mais mis à la sauce du jour.

Et puis enfin, le synthé qui traînait tout seul au milieu de la scène depuis le début est utilisé. Akino Arai s'y installe pour chanter et jouer avec les autres musiciens. Et terminer ainsi avec un « Voices » magnifique, salué par des applaudissements très nourris.

Je pense que, tout comme moi, beaucoup de spectateurs n'avaient qu'une idée floue de qui est Akino Arai. Ce concert nous la révèle. Quand je parle d'electro ou de recherche expérimentale des années 70, je n'exagère pas. On est loin ici des idoles mièvres et pour la plupart interchangeables. La musique dans ce concert n'était pas toujours évidente à écouter ou à comprendre.

Cet univers à la fois aérien et dur, fait d'images et de sons, mélanges d'oiseaux et de fleurs aux dessins naïfs et de guitares saturés à l'extrême, le tout soutenu par la voix cristalline d'Akino Arai, est à découvrir.

À la fin du concert, avant les rappels, le public est debout, Akino Arai est très émue. Elle sort avec ses musiciens et les applaudissements ne faiblissent pas.

Ils reviennent et la chanteuse est toujours très émue mais plus à l'aise qu'au début du concert et elle discute avec le public. Les musiciens reprennent leurs places et eux aussi ont la mâchoire pendante devant un tel accueil. Akino Arai les présente, ainsi que les personnes responsables de la vidéo, et chacun d'eux reçoit des applaudissement qui leur font pétiller l'œil. On les sent heureux et surpris de cet accueil.

Après le premier rappel contenant une chanson en français malheureusement un peu malmenée par des applaudissements à peu près en rythme d'une partie du public, le public en demande encore. Akino Arai revient pour chanter a capela une petite comptine en français et dire au revoir.

Et pour reprendre les mots de Ndj (Archive) en sortant du concert : c'était bien.

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